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IUFM
Poitou-Charentes
Chapitre 5 - Graphes planaires |
C - Le théorème de Kuratowski
Le théorème de Kuratowski que nous allons simplement énoncer ci-dessous prouve que, d'une certaine manière, les graphes K3,3 et K5 définis au paragraphe précédent, sont les ''seuls'' graphes non-planaires, au sens où l'on en trouve une ''copie'' dans n'importe quel graphe non planaire. Pour donner un sens précis à cette formulation intuitive, nous avons besoin de deux définitions.
Définition - Deux graphes G et G' sont dits homéomorphes s'ils peuvent tous deux être obtenus à partir d'un même graphe G0 par insertion de sommets de degré 2 à l'intérieur de ses arêtes.
En d'autres termes, si on dessine chacun des graphes G et G' et si, chaque fois qu'un sommet n'est incident qu'à deux arêtes (une arrivée et un départ), on efface ce sommet en décidant qu'il n'y a plus qu'une arête, on aboutira au même graphe épuré (qui pourrait d'ailleurs ne pas coïncider avec G0 si ce dernier contient lui aussi des sommets ``effaçables''). Remarquons que le graphe épuré est planaire si et seulement si les graphes originels le sont. En particulier, si G et G' sont homéomorphes et si l'un est planaire, l'autre l'est aussi.
Définition - Si G et G' sont deux graphes, on dit que G est une contraction de G' si on peut passer de G' à G par une suite de contractions élémentaires. On appelle ainsi l'opération consistant à choisir une arête (ab), à la supprimer en identifiant a et b à un nouveau sommet c, et à faire aboutir à c les arêtes du graphe de départ qui aboutissaient en a ou en b.
Exemple - le graphe K5 est une contraction du graphe de Petersen (on supprime les cinq arêtes qui relient le pentagone intérieur au pentagone extérieur).
Théorème
de Kuratowski - (a) Un
graphe G est planaire si et seulement si
il ne contient aucun sous-graphe homéomorphe
à K3,3 ou à K5.
(b) Un graphe G
est planaire si et seulement si il ne contient
aucun sous-graphe que l'on puisse contracter
sur K3,3
ou K5.